Propos citoyens

Sites d’information critique Avant le référendum du 29 mai 2005 Après le référendum du 29 mai 2005

Cette page vouée à des prises de position politiques sans rapport direct avec la thématique principale de ce site n’est plus alimentée. Elle a été remplacée par mon blog, L’écume des heures, technologie plus adaptée à ce type d’expression.

Pour commencer, je conserve ici pour mémoire mes prises de position à propos de la “constitution” européenne, avant et après le référendum du 29 mai 2005.

L’accès à une information critique est devenu difficile. Des journaux comme Le Monde ou Libération, qui offraient jusqu’à la fin des années 1970, une information relativement critique, se sont totalement inféodés à la gauche gouvernante, donc à une version retorse et hypocrite de l’ultralibéralisme. Heureusement, on voit se construire sur Internet des réseaux alternatifs d’information, où se reconstruit une liberté disparue de la presse. Sélection de sites d’information critique.

 

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Sites d’information critique


Le portail des copains. Génial, la meilleure façon d’entrer dans l’univers de l’information libre.
Alternatives Economiques, le site d’un autre mensuel déviant.
BIP 40, le Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté.
Les mots sont importants. Un travail critique d’une qualité exceptionnelle.
CQFD. Mensuel de critique sociale. Les anciens numéros sont intégralement en ligne.
Observatoire des inégalités, sous toutes leurs formes.
Le Monde diplomatique, un des derniers bastions de la liberté de la presse, a aussi un site Internet.
RISAL, le Réseau d’Information et de Solidarité avec l’Amérique Latine.
IMC, Independant Media Center, un réseau international pour l’information libre.
Indymedia paris ile de france, la version locale d’IMC.
Place publique, le site des initiatives citoyennes.
Samizdat se propose d’ouvrir des espaces publics d’information et de communication.
IRIS, Imaginons un Réseau Internet Solidaire.
ATTAC France, Association pour la Taxation des Transactions pour l’Aide aux Citoyens.
Amnesty International, le site français de l’association.
La Gauche !, le site du Cactus Républicain.
AFPS, le site de l’Association France Palestine Solidarité.
L’asile utopique.

À suivre...
 

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Avant le référendum du 29 mai 2005


Pour ou contre la “Constitution” européenne

Le texte que la “classe politique” voudrait faire adopter comme Constitution Européenne a manifestement été écrit pour être aussi peu déchiffrable que possible afin de mieux “embrouiller” les citoyens.

Aussi est-il nécessaire de simplifier la question qui va nous être posée pour clarifier le choix au fond très simple que nous allons devoir faire. Tout emballage déchiré, il va s’agir de choisir entre deux options politiques fondamentales, clairement et diamétralement opposées :

1/ L’Union offre à ses citoyens (...) un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée.

2/ L’Union offre à ses citoyens un marché intérieur où la concurrence est réglementée afin de préserver et promouvoir l’intérêt public.

o- Si vous êtes favorable à la proposition numéro 1 (article I-3, deuxième alinéa, de la Constitution), vous devrez voter OUI.

o- Si vous êtes favorable à la proposition numéro 2, autrement dit si vous êtes un tant soit peu “de gauche”, ou même simplement “républicain”, vous devrez voter NON. De plus, au cas où le “oui” l’emporterait, vous pouvez vous préparer à brûler une carte d’électeur qui serait dès lors pour vous vidée de toute portée autre que folklorique.
 


Une “Constitution” versaillaise

Une des pires dispositions que comporte cette “constitution” est cachée dans un repli de ce texte, au statut suffisamment obscur pour être incertain. Ce passage n’en fait pas moins partie intégrante du texte soumis à notre approbation pour en faire notre “constitution”.
Il s’agit d’un “article 2” intitulé Droit à la vie, page 70 du livre bleu que tout électeur a maintenant reçu. Cet article stipule :

« 1. Toute personne a droit à la vie.
« 2. Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté. »

Le point 1 a été remarqué par les féministes opposé(e)s à cette “constitution”, comme menaçant un droit à l’avortement qui n’est effectivement inscrit nulle part dans le texte consitutionnel.
Malgré tous les dénis des zélotes du oui, ce “droit à la vie” menace effectivement le droit à l’avortement, puisque nulle part n’est précisé que l’embryon n’est pas une “personne”.
On n’a pas assez remarqué que cet article est suivi d’une Explication, qui, effectivement, n’écarte pas l’embryon humain du champ de son application, mais qui en écarte par contre d’autres catégories d’êtres susceptibles de revendiquer le statut de “personne”. Je cite, in extenso :

« La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire :
a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;
b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ;
c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection. »

Si le point a) renvoie aux logiques compréhensibles de la légitime défense, les deux points suivants, surréalistes, nous replongent dans la conception du maintien de l’ordre que notre peuple a bien connu au XIXème siècle, mais qui est aussi typique, au choix, du fascisme, du stalinisme, du poutinisme, du medefisme, etc.

o- Voter oui à cette “constitution”, c’est approuver un texte qui écarte du statut de “personne” les émeutiers et les insurgés, mais pas les embryons.

o- Voter oui à cette “constitution”, c’est approuver un texte qui stipule que le droit à la vie ne s’applique pas aux émeutiers et aux insurgés.

o- Voter oui à cette “constitution”, c’est armer les fusils qui noieront dans le sang toutes les Communes que ne manquera pas de susciter le totalitarisme financier qui constitue par ailleurs l’esprit même de cette “constitution”, et son seul véritable objectif.

Il est bon de rappeler ici le texte de l’article 35 de la Déclaration Française des Droits de l’Homme et du Citoyen du 24 juin 1793, connu de tous les citoyens français parce qu’il exprime une dimension centrale de “l’esprit politique” de notre pays :

« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »


Avant de voter, LISEZ la Constitution, lisez-la DE TRÈS PRÈS et lisez-la JUSQU’AU BOUT !
Comme dans toutes les contrats d’escrocs, les arnaques sont dans les “détails” !
Le texte officiel complet est accessible ici, avec le préambule, les quatre parties, les protocoles et les annexes :
Traité établissant une Constitution pour l’Europe

Les serviteurs du oui, Strauss-Kahn en tête, comme toujours premier dans les “bons coups”, commencent à dire qu’il ne faut pas s’attacher à la lecture précise de chacun des articles de cette “constitution”, mais s’efforcer d’en juger “l’esprit” général.
Cet argument est d’abord un déni de la notion même de “droit écrit”, laquelle veut, précisément, que “l’esprit” d’un texte s’inscrive rigoureusement dans sa forme et s’y réduise.
La ficelle est un peu grosse : après l’échec patent de leur explication de texte “pédagogique”, les zélateurs du oui nous invitent maintenant à rêver un texte idéal et à nous prononcer sur ce fantasme. Le problème est que nous devons voter sur un texte bien réel, dont chaque alinéa et chaque mot aura valeur constitutionnelle dès lors que nous l’aurons approuvé.
Tous ces valets des puissances financières, enfermés dans leur arrogance et leur mépris, ont commis une erreur politique majeure : ils ont oublié que les citoyens français, très majoritairement, savent lire. Et tout lecteur attentif de cette “constitution” en comprend aisément l’esprit, qui est sans ambiguïté aucune : tout le pouvoir aux financiers !
 

Pour approfondir la question, explorez l’excellent et très populaire site d’Étienne Chouard :
Réflexions citoyennes à propos de la construction européenne.
 
Pour dire NON à une constitution européenne ultra-libérale et atlantiste,
pour construire une Europe démocratique et sociale,
le webmestre de ce site a signé l’Appel des 200
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Après le référendum du 29 mai 2005


Après le rejet massif de la “constitution” européenne par le peuple français

Lors de la soirée électorale zappante du 29 mai, ma plus forte bouffée de jouissance égotiste a été la tronche dépitée et haineuse de Madame Royal, qui voyait brutalement se fermer devant elle et son appendice masculin les portes de l’Élysée. Un pur moment de rock’n roll ! Je n’ai pas vu l’austère Monsieur 16 %, brutalement jeté aux poubelles de l’histoire pour la seconde fois en trois ans. Dommage !

Plus sérieusement, tous les résidus roses et verts du mitterrandisme ont été résolument fidèles à eux-mêmes : bouffis d’arrogance et de mépris, absolument incapables de toute esquisse d’interrogation. Mitterrand, les petits jeunes, ça ne vous dit rien ? Mais si, vous savez, le seul chef d’État à avoir commandité un attentat terroriste meurtrier contre une organisation écolo-pacifiste, Greenpeace. Les plus anciens se souviennent même d’un jeune serviteur brillant et zélé de l’État pétainiste, décoré de la francisque par le Maréchal, avant de se convertir opportunément à la Résistance.

Les résultats électoraux sont d’une étonnante clarté, variations régionales habituelles mises à part (et encore). Pour la “constitution” européenne : les centres villes. Contre : les banlieues et les campagnes. Nantis contre démunis. Et parmi les nantis des centres urbains, une parfaite collusion entre la droite bourgeoise et une gauche caviar dont les convictions “de gauche” se réduisent de plus en plus à la promotion de l’homoparentalité et de la réintroduction du loup dans les zones de montagne. Extraordinaire aveu de complicité que d’entendre à longueur de soirée tous les zélotes de la “constitution”, de Mamère à Sarkozy, reprocher en cœur aux partisans du non leur diversité hétéroclite. Après plus de vingt ans de troubles induits par les trahisons méthodiques des mitterrandiens, on retrouve la lutte des classes, classe contre classe, avec une acuité dont je n’ai pas le souvenir en quarante ans de vie politique.

Cela ne m’enthousiasme pas vraiment. D’abord, parce que je suis personnellement, à bien des égards, matériellement plus proche des “nantis” que des “démunis”. Ensuite, parce que je sais ce que je dois à mes maîtres, et que de ce fait je crois à l’importance vitale, pour le bien commun, des élites, des vraies, intellectuelles, scientifiques, technologiques, professionnelles. Enfin, parce que je me méfie des violences collectives, fussent-elles “révolutionnaires”. L’histoire et la psychopathologie m’ont appris à quel point les explosions de violence sont désorganisatrices, et appellent mécaniquement des “contre-organisations” ravageuses. Qu’on ne s’y trompe pas : cela ne fait pas non plus de moi un “réformiste”. Sur le fond, je suis plus que jamais “révolutionnaire”, au sens où notre organisation sociale me semble devoir être radicalement et mondialement transformée. Le capitalisme est structurellement anti-démocratique. Le totalitarisme financier qu’il impose dans les entreprises est à l’évidence aux antipodes de l’idée démocratique, et distille constamment au cœur de nos démocraties politiques le virus de la tyrannie. Du point de vue de l’éthique, du respect de la dignité de chacun, nous pouvons constater chaque jour son inhumanité destructrice. Aucune “élucubration” là-dedans, la simple lecture quotidienne de n’importe quel journal, même de droite, suffit. Je suis persuadé qu’un jour, dans cent ans ou dans mille ans, si du moins l’humanité ne s’est pas autodétruite d’ici-là, nos descendants jugeront ce système comme nous jugeons aujourd’hui l’esclavagisme : incompréhensible.

L’extraordinaire surdité politique de nos ridicules “élites” autoproclamées nous prépare des lendemains agités. Certes, il en sortira peut-être un jour un meilleur monde, mais, d’ici-là, les décennies à venir risquent fort de voir notre monde s’enfoncer dans un nouveau cycle du sang et des larmes. Je rêvais mieux pour mes enfants.

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  Pour comprendre les trente dernières années de vie politique en France et dans le monde, et rester intellectuellement et politiquement en alerte, lire l’incroyable petit manuel de l’OCDE à l’usage des chiens de garde de la finance mondiale, ou Comment asseoir l’enrichissement des plus riches sur l’appauvrissement de tous les autres (fichier PDF 112Ko). À la lanterne !
  Pour mieux décrypter les discours gouvernementaux actuels, lire aussi la retranscription de l’interview de Serge Halimi, du Monde Diplomatique, passée sur Radio-France le 4/12/2003 à l’émission Là-bas si j’y suis.
  Voir aussi le très instructif blog de Denis Robert, journaliste spécialisé dans le pistage des requins de la finance internationale, La domination du monde.
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Dernière révision : mardi 20 juillet 2010 – 10:15:00