Psychologie, éducation & enseignement spécialisé
(Site créé et animé par Daniel Calin)

 

La question de l’autisme

 

 
Un texte de Daniel Calin


Geneviève Lloret  Sur le site de Geneviève Lloret, ses textes sur l’autisme, remarquables d’intelligence et d’humanité.
Maurice Villard  Sur le site de Maurice Villard, Handicap mental et psychothérapie en Institution, articles et notes de lecture sur l’autisme et les psychoses infantiles.
Association La Bourguette  Sur le site de l’Association La Bourguette, la transcription intégrale du colloque sur l’autisme du 21 juin 2003 (fichiers PDF).
Un livre  À propos des dérives des “méthodes éducationnelles”, voir le livre de Stanislaw Tomkiewicz et Pascal Vivet, Aimer mal, châtier bien, Le Seuil, Paris, 1991.
Fernand Deligny  Sur une pratique exemplaire d’accueil des enfants autistes, lire le livre de Jacques Lin, La vie de radeau (Le réseau Deligny au quotidien), Éditions Le mot et le reste, 1996 (réédité en 2007).
Daniel Calin  Voir aussi mon article, nettement plus récent que ce texte, « Enseigner à un enfant autiste », in Autisme et secteur de psychiatrie infanto-juvénile (Évolution des pratiques), sous la direction de Jacques Sarfaty, Actes du Colloque organisé par l’Association de Recherche sur l’Enfance et la Famille (AREF) les 12 et 13 novembre 2010 à Paris, collection Le fil rouge, Section 2 : Psychanalyse et psychiatrie de l’enfant, PUF, Paris, Mai 2012, pages 147 à 155.

 

Les vérités consolantes se doivent démontrer deux fois.
Jean Rostand, Pensées d’un biologiste, Stock, 1954, chapitre 7.

 

Le prestigieux magazine La Recherche vient de publier, en Mars 2004, dans son N° 373, pages 38 et suivantes, un dossier intitulé : Autisme, vers la fin des querelles ? Il est composé de deux articles. Le premier, intitulé Le syndrome en dix questions, est signé par Bernadette Rogé, professeur de psychologie à l’université de Toulouse-Le Mirail. Le second, intitulé Aux racines du retard français, est signé par Marie-Laure Théodule, journaliste à La Recherche.

Je comprends mal comment les responsables de cette revue habituellement soucieuse de sérieux scientifique ont pu se laisser aller à la publication de textes aussi médiocres. Le titre à lui seul est déjà une tromperie. Il laisse supposer un effort de distanciation par rapport aux dimensions les plus polémiques de la question, alors que les deux articles ne sortent à aucun moment du mixte de neuro-génétisme et de comportementalisme pseudo-éducatif qui tente depuis quelques années de se présenter comme la nouvelle vulgate “scientifique” en ce domaine. La forme stylistique de titres comme Le syndrome en dix questions, Aux racines du retard français, ou le titre donné en couverture Autisme La vérité sur une prison mentale, relève plus de la presse à sensation que de l’écriture tenue d’une revue scientifique. Le contenu est à l’avenant. La thématique du “retard français”, en particulier, court tout au long des deux articles. J’ignorais que de telles modalités de “pensée” puissent appartenir à quelque argumentaire scientifique que ce soit.

Les deux articles appelleraient une déconstruction ligne par ligne. Je ne me livrerai pas à cet exercice fastidieux, car leur médiocrité stylistique et intellectuelle ne mérite guère l’énergie que cela me coûterait. Deux exemples, cependant. Madame Rogé enchaîne ces deux affirmations péremptoires(1) : « Le frère ou la sœur d’un autiste a quarante-cinq fois plus de risques de présenter le trouble qu’un enfant de la population générale », puis : « Les études de jumeaux ont régulièrement montré une concordance significative chez les monozygotes et aucune chez les dizygotes ». Le lecteur le moins attentif ne peut s’empêcher d’être saisi d’un doute quant à la compatibilité logique entre ce « aucune chez les dizygotes » et le « quarante-cinq fois plus » de la phrase précédente. Cela ne semble pas interroger Madame Rogé, dont tout le texte témoigne d’une plus grande aptitude à la certitude qu’au questionnement. L’article suivant a au moins l’excuse de n’être que journalistique. Mais il me semble cependant que l’éthique journalistique exige un minimum de sérieux dans la vérification des informations, alors que, sur le plan purement informatif, cet article est émaillé d’approximations, voire d’aberrations. Un exemple : « Même le premier à avoir décrit l’autisme, Leo Kanner, qui a commencé par avaliser [la théorie de Bettelheim] faute de mieux, la récuse dès les années soixante-dix aux Etats-Unis ». Une petite recherche bibliographique, qui prend quelques secondes sur Internet, permet à quiconque de savoir que l’article princeps de Kanner date de 1943(9), alors que la première publication de l’ouvrage dans lequel Bettelheim formalise la théorie en cause ici, La forteresse vide, date de 1967(10) – ses premières publications sur les enfants autistiques ne remontant pas, à ma connaissance, au-delà de 1948. En réalité, ce sont les premiers écrits de Kanner qui ont inspiré Bettelheim, et non l’inverse.

Continuer à éplucher les unes après les autres de telles âneries offre peu d’intérêt. Ce n’est pas tant le contenu, banal et affligeant, de ces textes qui me fait réagir que le fait qu’il soit publié dans une revue dont le sérieux reste fortement reconnu. Ce qui signifie que les pires illuminés qui naviguent dans les eaux troubles des prises en charge “scientifiques” de l’autisme vont pouvoir s’appuyer sur cette réputation pour faire passer les billevesées alignées dans ces deux textes pour LA vérité scientifiquement établie. Je me propose donc de poser ici quelques jalons pour (re)commencer à penser, sérieusement, cette difficile question de l’autisme.

1/ La rigueur scientifique proclamée d’une certaine “neuropsychologie” ne résiste pas à la moindre analyse méthodologique ou épistémologique de ses principaux outils. Deux illustrations. Du côté neurologique, les élucubrations neuropsychologiques se nourrissent essentiellement de la nouvelle imagerie cérébrale par résonance magnétique. Les zélotes des “neurosciences” font de ces images une lecture systématiquement causaliste. Par exemple, dans son article en question ici, Madame Rogé écrit : « [chez des enfants autistes] On a montré un déficit d’activation de la région temporo-occipitale postérieure gauche en réponse à une stimulation auditive, ce qui tend à confirmer l’insuffisance du traitement de l’information sonore par l’hémisphère gauche ». Que des fonctionnements psychiques anormaux aient des correspondances dans des fonctionnements cérébraux semble assez évident de longue date pour ne guère appeler de grandes dépenses expérimentales, et n’est contesté par personne. Mais il y a un gouffre entre la reconnaissance de cette banalité et l’interprétation en termes de relation univoque de cause à effet de cette correspondance, telle qu’elle est affirmée ici sans la moindre circonspection(11). Cette irréflexion méthodologique a pour conséquence qu’on ne réalise jamais les contre-expériences les plus évidemment indispensables. Pour rebondir sur l’affirmation qui précède, je me souviens de ma surdité enfantine aux appels de ma mère lorsque j’étais plongé dans une lecture autrement plus passionnante que ses appels à aides ménagères. Je suppose, sans grand risque de me tromper, qu’une IRM aurait pu démontrer chez moi en de telles circonstances « un déficit d’activation de la région temporo-occipitale postérieure gauche en réponse à une stimulation auditive ». Malgré ma proximité intime avec les pathologies autistiques, il serait difficile de soutenir que cette surdité aux appels de ma mère était provoquée par ce « déficit d’activation de la région temporo-occipitale postérieure gauche » de mon cerveau d’enfant(8). J’imagine que l’on pourrait monter une savante expérimentation pour corroborer l’hypothèse que je formule ici plaisamment. Sir John Eccles, prix Nobel de médecine en 1963, un des plus grands neurologues du XXe siècle, évoque, très sérieusement lui, diverses expérimentations qui abondent dans ce sens(2). L’une d’elle consiste à annoncer à un sujet plongé dans le noir qu’on va effleurer légèrement un de ses doigts. On observe alors que l’aire du cerveau correspondant au doigt en question est activée avant que ce doigt ne soit touché. Dans ce domaine neuro-cérébral, comme en bien d’autres, pour l’essentiel, le tout commande à la partie, et non l’inverse – même si des dysfonctionnements localisés peuvent perturber le fonctionnement de ce tout.

Autre exemple, du côté génétique cette fois. Madame Rogé, toujours elle, affirme : « La piste génétique [de l’autisme] se confirme de jour en jour. L’augmentation du risque observée dans les fratries a été le premier indice ». Concernant les études de concordance chez les jumeaux monozygotes évoquées ensuite par Madame Rogé, le rapport de l’ANDEM(3) sur L’autisme de novembre 1994 se référait à des taux de concordance de 60 à 70 %, en interprétant de tels taux comme une preuve en faveur de l’étiologie génétique de l’autisme. De tels arguments laissent pantois. Les taux de concordance chez les fratries comme chez les jumeaux sont à l’évidence aussi compatibles avec des étiologies environnementales qu’avec des étiologies génétiques. Quant à cette concordance limitée à 60 ou 70 % chez les jumeaux homozygotes, il faut évidemment en tirer la leçon inverse de celle que reprennent sans sourciller les savants rapporteurs de l’ANDEM. Une étiologie environnementale précoce suffit en effet à expliquer une forte concordance de l’autisme entre jumeaux vrais, tout en laissant un champ pour penser une certaine discordance, mais toute concordance inférieure à 100 % est incompatible avec une étiologie génétique. De telles aberrations du raisonnement scientifique sont récurrentes dans toute la littérature neurogénétique. Si l’on refuse de considérer tous ces auteurs comme de simples imbéciles, il faut bien voir là la signature d’une perturbation récurrente de la démarche scientifique par des présupposés idéologiques. Il est particulièrement regrettable qu’une institution publique comme l’ANDEM reprenne à son compte de tels errements. Il est vrai que, dans un autre domaine, l’Académie de Médecine elle-même n’a toujours pas manifesté la moindre gêne à héberger en son sein un honorable médecin qui a fait sa carrière au service du lobby industriel de l’amiante, dont il a constamment démontré scientifiquement l’absence de dangerosité.

Pour ma part, je conclus de ces quelques exemples, aisés à multiplier, que les charges émotionnelles portées par la question de l’autisme tendent à rendre fous ou stupides(4) ceux qui s’en approchent. Je suis tenté de voir là une démonstration de la dimension anthropologique de cette question (voir point 4).

2/ Les agitateurs de la réduction de l’autisme à une problématique neuro-génétique restent tous, comme les auteurs du dossier publié par La Recherche, étrangement silencieux sur une vérité pourtant largement avérée de longue date. De l’article historique de Spitz sur l’hospitalisme(5) aux observations récentes dans certains orphelinats de Roumanie, on sait que des carences relationnelles autour des bébés ou des très jeunes enfants sont fortement susceptibles d’induire chez eux des psychoses infantiles extrêmes, y compris autistiques. Si cela ne saurait signifier que tous les troubles autistiques sont réductibles à des carences relationnelles précoces, cela suffit cependant à démontrer que des carences relationnelles précoces peuvent induire à elles seules des effondrements autistiques chez des enfants précédemment “ordinaires”. On sait donc, de longue date, que l’autisme peut avoir des sources strictement psycho-relationnelles. Comme on sait par ailleurs que, dans des environnements à risque comme les orphelinats, des précautions relationnelles assez simples suffisent à éviter ces pathologies(6). Les propagateurs des théories neuro-génétiques les plus mal informés ne peuvent pas ignorer un savoir aussi répandu. Leur agressivité, souvent extraordinaire, est donc probablement à l’exacte mesure de leur mauvaise foi.

Une des implications de ces orientations idéologiques, c’est que leurs propagateurs s’acharnent à promouvoir des politiques de dépistage précoce d’une pathologie posée comme génétique, alors qu’il y aurait probablement une politique de prévention précoce des troubles autistiques à mettre en œuvre, à partir, précisément, de la promotion de ces mêmes précautions relationnelles assez simples qui permettent d’éviter l’apparition de troubles autistiques dans les institutions pour bébés ou très jeunes enfants.

3/ D’une façon très générale, bien au-delà de la seule question de l’autisme, toute réduction d’un fait psychique à un fonctionnement neuronal devrait être traitée comme une aberration indigne de la moindre discussion sérieuse(7). Il y a là, en réalité, un double réductionnisme. D’une part, du côté biologique, la vie psychique n’est pas en lien seulement avec le cerveau, mais avec l’ensemble du corps. C’est évident pour ce qui est de la vie affective, mais les activités cognitives elles-mêmes ne sont pas réductibles à des circulations d’informations dans les circuits neuronaux. On pense aussi, et même d’abord à bien des égards, avec sa bouche, avec ses mains, avec l’ensemble de ses muscles et de ses os. Et même avec son sexe, avec son ventre, voire avec son cœur. D’autre part, du côté relationnel et social, plus lourdement encore, la vie psychique est dépendante de nos attachements, de nos interactions, des mots qu’on glisse vers notre bouche dès le berceau, des récits dont on nous berce ou nous enchante. Je ne comprends pas qu’on puisse un seul instant prendre au sérieux, ni même seulement prendre en considération, ce neurologisme étrangement acéphale qui tente depuis quelques années de se faire passer pour le nec plus ultra savant de la psychologie.

4/ Réduire l’autisme à des câblages neuronaux défectueux n’est pas une réponse à la question de l’autisme, mais une tentative d’effacement de cette interrogation. La question de l’autisme ne se limite pas aux pathologies autistiques, et ne saurait donc être abandonnée aux seuls spécialistes de l’autisme, et surtout pas aux petites gens qui tentent de se construire une carrière ou une clientèle en s’auto-proclamant spécialistes des pathologies que ce mot recouvre. La question de l’autisme appartient au large champ de l’anthropologie. Elle traverse toutes les dimensions de l’expérience humaine, des plus intimes aux plus collectives. Du côté de notre vie intérieure, un minimum de sensibilité à soi permet d’expérimenter en soi, à tout le moins, des traces ou des bribes d’expériences ou de fonctionnements autistiques, et même une très banale tentation autistique, la tentation récurrente de la clôture sur soi, de la tour d’ivoire. Les vieilles sagesses qui prônent le nirvana ou l’ataraxie nous rapprochent plus de la compréhension des enfants autistiques que les petits maîtres actuels d’une pseudo-science. Du côté de la vie collective, on évoque régulièrement depuis quelques années l’autisme de tel ou tel gouvernant fermé à tout “dialogue”. C’est plus qu’une métaphore. D’abord parce que les gouvernants concernés, malgré leurs éventuelles qualités intellectuelles ou leur longue expérience de la vie politique, manifestent une étonnante incapacité à simplement entendre les citoyens, jusqu’au suicide politicien. Ensuite parce que la tentation autistique est au fond consubstantielle à la position de domination. Doublement : le goût du pouvoir a quelque chose à voir avec les traits psychiques fondamentaux des pathologies autistiques, et l’exercice du pouvoir est impossible sans rupture avec les formes ordinaires de la convivialité, impulsées et irriguées par un abandon minimal aux logiques de l’attachement.

5/ Les parents ordinaires des enfants ordinaires, qui se préoccupent au fond fort peu des débats sur l’autisme, et qui de ce fait sont prêts à toute bienveillance humanitaire vis-à-vis des revendications des malheureux parents de ces malheureux enfants “handicapés”, feraient bien de s’intéresser d’un peu plus près aux conceptions de l’éducation qui se cachent derrière les revendications de prises en charge “éducationnelles” des enfants autistes. Une certaine forme d’intégration scolaire des enfants autistes risque fort de servir de cheval de Troie aux agitateurs du comportementalisme pour s’introduire dans l’Éducation Nationale. Ce n’est même pas une menace lointaine, c’est un processus en marche depuis une dizaine d’années. Les revendications de prise en charge “scientifiquement adaptée” des enfants prétendus “dyslexiques” cachent les mêmes conceptions comportementalistes de l’éducation et de la pédagogie, sous couvert des mêmes appuis pseudo-neurologiques. Dans les IUFM, un certain nombre de professeurs de “psychologie cognitive”, aux orientations comportementalistes à peine masquées, prétendent apporter aux futurs enseignants la clef d’une conception enfin “scientifique” de leur travail. Déjà, au Canada, société pourtant tranquille et ouverte s’il en est, la liberté pédagogique des enseignants est de plus en plus taillée en pièces par de sinistres Diafoirus, adossés à l’Université ou à la Médecine, qui manipulent les responsables politiques, administratifs et associatifs, et qui imposent un enseignement programmé à leur façon, capable de laminer toute intelligence et toute sensibilité, tant chez les élèves que chez les maîtres qui acceptent de s’y soumettre.

J’espère que la majorité des parents d’aujourd’hui conservent une relation suffisamment saine à leurs enfants pour être horrifiés à la seule idée de les considérer comme des microprocesseurs à programmer “scientifiquement”. Qu’ils prennent garde alors à ce qui se joue derrière ces débats à première vue lointains autour de l’autisme ou de la dyslexie. L’exigence de traiter l’enfant en sujet humain, en partenaire de sa propre éducation, en interlocuteur de son propre enseignement, et non en objet d’un processus de fabrication pseudo-éducative, cette exigence humaine fondatrice se partage mal. Si on ne l’accepte pas pour ses propres enfants, il ne faut pas, il faut encore moins l’accepter pour les enfants autistiques, qui appellent, du fait même de leur pathologie, non pas autre chose qu’une éducation fondée sur une authentique relation de personne à personne, mais l’exact inverse, à savoir une approche encore plus respectueuse, encore plus précautionneuse, encore plus passionnément à l’écoute de leur intimité que dans les relations éducatives ordinaires. On peut bousculer un peu trop brutalement un enfant déjà bien construit, par énervement, inadvertance ou précipitation, sans que cela porte à grande conséquence pour lui. Avec un enfant autiste, au contraire, toute violence relationnelle est très vite psychiquement meurtrière, creuse sa pathologie, renforce sa forteresse autistique, quelles que soient par ailleurs les adaptations de surface obtenues par ces procédés, dont se vantent tellement les promoteurs de ces programmes prétendument “éducatifs” de l’autisme. La tyrannie peut toujours obtenir la soumission, jamais l’adhésion. L’éducation n’a de sens que par l’adhésion en profondeur de l’enfant à ses significations et à ses valeurs. Le reste n’est qu’un sinistre dressage, une insulte à l’humanité potentielle de l’enfant auquel on l’applique. Et, pour un enfant autiste, un barrage supplémentaire dressé à l’encontre de son avènement à l’humanité.

Daniel Calin
Mai 2004

 
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Notes

(1) Les références aux études sur lesquelles nous supposons basées ces affirmations ne sont données nulle part.

(2) Dans : Comment la conscience contrôle le cerveau, Col. Le temps des sciences, Fayard, 1997.

(3) Agence Nationale pour le Développement et l’Evaluation de la Médecine.

(4) Si l’on suit bien les remarquables analyses proposées par Roger Misès dans L’enfant déficient mental (PUF, 1975/1981), il peut s’agir là de deux faces d’une même pathologie.

(5) René Árpád Spitz, Hospitalism : An inquiry into the psychiatric conditions in early childhood, Psychoanalytic study of the child, Volume I, 1945, pages 53-74.

(6) Myriam David et Geneviève Appell, Lóczy ou le maternage insolite, Éditions du Scarabée / C.E.M.E.A., Paris, 1973. Voir aussi le site de l’Association Pikler-Lóczy de France.

(7) Voir mon article Qu’est-ce qu’un fait psychique ?

(8) Une correspondance m’amène à souligner que ce passage plaisant est plus sérieux qu’il ne s’en donne l’air. Voici ce que j’en écris : « Je comprends que cet “argument” puisse sembler ridicule, mais il touche en réalité au fond du problème : l’enfant autiste ne veut-il pas entendre, ou ne peut-il pas entendre ? Les gens auxquels je m’oppose s’acharnent à montrer qu’il ne peut pas entendre, donc à lui enlever toute “responsabilité” dans ses attitudes, à dénier tout sens à ses conduites. Le côtoiement des autistes m’a régulièrement montré, non seulement qu’ils ne veulent pas entendre, mais même qu’ils entendent très bien, tout en s’interdisant, avec une redoutable efficacité, de réagir extérieurement à ce qu’ils entendent. Ils sont même à l’affût de tout ce qui se passe autour d’eux. Vous pouvez remplacer “entendre” par “regarder”, c’est le même problème. On peut dire que ces enfants écoutent “en biais”, comme ils observent “en biais”, ce qui est terriblement dérangeant pour les adultes en proie à des attitudes aussi atypiques et aussi rigoureusement systématiques. Cette question “théorique” n’est évidemment pas que théorique, elle est déterminante quant à la façon dont on s’y prend avec ces enfants. Quand mes stagiaires ont compris les fonctionnements psychiques de ces enfants, entrer en relation avec leurs élèves autistes, même sans langage, devient pour eux d’une facilité finalement assez désarmante. Évidemment, entre “entrer en communication” et “guérir”, il y a une marge ! »

(9) Leo Kanner, Les troubles autistiques du contact affectif, Neuropsychiatrie de l’enfance, N° 38 (1-2), pages 65 à 84, Paris, 1990. Édition américaine originale : Autistic Disturbances of Affective Contact, Nervous Child, Volume 2, pages 217 à 250, New York, 1943.

(10) Bruno Bettelheim, La forteresse vide (L’autisme infantile et la naissance du soi), Gallimard, Paris, 1969. Édition américaine originale : The empty fortress, 1967. Traduction : Roland Humery.

(11) Voir par exemple ce qu’écrit Bernard Gibello à propos d’erreurs méthodologiques équivalentes dans le très contesté rapport de l’INSERM sur le trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent : “Les experts rapportent que certaines régions des cerveaux des enfants aux conduites troublées diffèrent de la norme à l’imagerie cérébrale. Pour intéressante que soit cette constatation, elle ne permet pas de savoir quelle est la relation entre ces images inhabituelles et les troubles observés : les images révèlent-elles des lésions, ou des altérations du fonctionnement, ou sont-elles fortuites et sans relation avec les troubles, ou encore, plus simplement, sont-elles la trace de l’activité nerveuse nécessaire à l’expression du trouble sans en être la cause ? Ou encore, la pensée du sujet n’utilise-t-il pas ces zones, ou les utilise-t-il différemment ?” (souligné par DC). Dans : Les dysharmonies cognitives pathologiques chez les enfants et adolescents présentant des « troubles des conduites » (Un complément critique au chapitre X de l’expertise de l’INSERM, DÉFICITS NEURO-COGNITIFS) (format PDF). Texte publié sur le site du GERCPEA (Groupe d’Etude et de Recherche Clinique en Psychanalyse de l’Enfant et de l’Adulte).


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